C'est en recevant aujourd'hui dans ma boîte aux lettres un roman dans lequel il me tarde de me plonger que je me suis dis que je devais me résoudre à être réaliste.
Je ne pourrai jamais être à jour pour la rédaction des chroniques concernant tous les livres que je reçois et dont je souhaiterais vous parler .
J'ai donc réfléchi à la manière dont je pourrais contourner le problème et j'ai trouvé une solution qui n'est évidemment pas la panacée mais qui me permettra au moins d'en parler et de vous mettre qui sait l'eau à la bouche ...
Je vais choisir un - ou plusieurs - extrait(s) qui me plairont et qui selon moi permettront de refléter à la fois le ton du livre, le style de l'auteur, un point important de l'histoire .... bref à bien penser je me demande si je ne serai pas encore plus déordée mais l'idée me plait bien.....
Pour commencer je vous parlerai aujourd'hui du dernier roman d"Anna Gavalda, Des vies en mieux, que j'ai dévoré cet été mais que je n'ai toujours pas eu le temps d'aborder ici.
Anna Gavalda a le don de traiter les sujets les plus glauques, de décrire les situations les plus scabreuses, de mettre en scène les personnages les plus pitoyables .. de telle façon qu'on a l'impression de lire ...un conte de fées! Je crois que c'est parce qu'elle cerne parfaitement les sentiments et que ses personnages deviennent plus l'expression de leurs sentiments des personnages ... Et à vrai dire, situation glauque ou pas, roulotte du quart monde ou hôtel particulier, nous ressentons finalement tous les mêmes émotions ...
Les extraits:
"Franck, il s'appelle Franck parce que sa mère et sa grand-mère adoraient Franck Alamo [...] et moi je m'appelle Billie parce que ma mère était folle de Mickael Jackson.[...] Autant dire qu'on n'était pas programmés pour se fréquenter un jour ...[...] p.28
"Un jour en cours d'histoire-géo, le prof, Mr Dumont, m'a renseignée sans le savoir sur ma vie. Le quart monde, il a dit. Il en a parlé comme ça, comme de l'exportation des richesses ou de l'ensablement du Mont St Michel, mais moi je me souviens, j'en avais rougi de honte. Je ne savais pas qu'il existait dans le dictionnaire, un mot inventé exprès pour désigner le gourbi dans lequel je vivais...".p.31
"C'était la dernière semaine des révisions pour le brevet et on nous avait traînés au musée du Louvre avec les neuneus de notre classe et ceux de 3eme B Tous ces crétins qui n'avaient fait que se prendre en photo eux-mêmes et de regarder les photos débiles qu'ils venaient de prendre alors qu'il y avait tant de choses tellement plus belles à engranger.p.93[...] Moi à l'époque j'étais encore trop arriérée mais pour Franck, Paris, ce jour-là, ça a été un choc...[...] quand on a repris la route vers notre morne adolescence il n'a plus parlé[..] "p.97
"On reviendra...Je te promets qu'on reviendra... Et pour toujours ...Et qu'on habitera ici nous aussi ...Je te promets qu'un matin, ce pont tu le traverseras comme si t'allais chez Faugeret (c'était le nom de notre boulanger) et que tu sera tellement occupé avec ton super téléphone tout plat toi aussi que tu ne verras même plus tout ça... "p.98
SI je m'écoutais je copierais des pages et des pages de cette belle histoire mais je vous laisse le soin de la lire ainsi que celles de Mathilde et de Yann...